Entretien avec Rolf Neeracher:

Notre responsable de transport de ligne a une formation de conseiller à la sécurité et peut lui-même transporter des marchandises dangereuses. En tant que conseiller à la sécurité, il est personnellement responsable de la formation des collaborateurs, de la bonne manipulation et de l’élimination des marchandises dangereuses. Il est en outre responsable de l’appréciation de la question de savoir si quelque chose peut être livré par DPD ou non.

 

Beri: «Salut Rolf ! Peux-tu nous expliquer le mot marchandises dangereuses avec tes propres mots?»

Rolf: «Salut Beri ! Les marchandises dangereuses sont les liquides et biens qui sont dangereux voire mortels pour l’environnement (flore et faune) et la société.»

 

Beri: «Qu’est-ce que le numéro ONU pour les marchandises dangereuses?»

Rolf: «Toutes les substances dangereuses et les marchandises dangereuses ont leur propre numéro ONU. Le numéro ONU, également appelé numéro de substance, est un nombre à quatre chiffres permettant d’identifier des substances ou des marchandises ayant les mêmes propriétés, pour le transport de marchandises dangereuses. À l’aide de ce numéro, la substance ou l’objet peut être clairement identifié et des informations importantes sur les dangers peuvent ainsi être trouvées. Le numéro ONU est partiellement visible sur l’étiquette de l’emballage. Pour être absolument sûr, il est recommandé de lire la fiche des données de sécurité.»

 

Beri: «Que signifie ADR?»

Rolf: «L'ADR existe depuis 1957, et depuis 2021, cela signifie «Agreement concerning the international carriage of dangerous goods» (accord concernant le transport international de marchandises dangereuses). Il s’agit d’un accord international concernant le transport de marchandises dangereuses sur routes et compte actuellement 54 États membres. Diverses règles y sont définies. La loi suisse visant la mise en œuvre de l’ADR sur les routes suisses est définie dans la RSD. L’ADR/RSD ne s’applique toutefois qu’aux transports routiers, d’autres modes de transport (avion, navire, train) ont leurs propres règlements et réglementations.»

 

Beri: «Pourquoi ne pouvons-nous transporter que des quantités limitées de marchandises dangereuses?

Rolf: «Pour transporter des marchandises dangereuses au-delà des limites définies, vous avez besoin d’un équipement indépendant, ainsi que de formations spéciales et d’assurances auto, que nous n’avons pas. Ceux qui sont autorisés à transporter des marchandises dangereuses doivent également présenter un document de transport à chaque livraison, ce qui n’est pas notre cas.»

 

Beri: «Pourquoi ne pouvons-nous pas transporter certaines marchandises dangereuses en quantité limitée (LQ)?»

Rolf: «Nous devons faire la différence entre deux choses. Il existe des substances qui ne sont pas approuvées comme LQ pour le transport. En relèvent, par exemple, les produits cosmétiques individuels, les feux d’artifice ou les batteries lithium-ion s’ils dépassent une certaine capacité. Il existe également des substances que nous pouvons transporter conformément aux dispositions de l’ADR, mais qui sont toutefois exclues par nos CGV en raison d’une évaluation des risques. Il s’agit des substances contagieuses, des batteries et des briquets remplis de liquide.»

Beri: «Et que se passe-t-il lorsque chez DPD nous découvrons que quelque chose ne peut pas être transporté?»

Rolf: «Le colis est tout d’abord stoppé à cet endroit. Puis, les collaborateurs des ventes responsables sont informés. Ils contactent ensuite les destinataires ou expéditeurs et les informent qu’ils ont la possibilité de venir retirer le colis chez nous. Si ce dernier n’est pas retiré, il sera alors éliminé aux frais de l’expéditeur.»

 

Beri: «Comment les colis défectueux ou non ramassés sont-ils éliminés?»

Rolf: «Sur la base de la fiche de données de sécurité (SBD), je recherche une entreprise d’élimination spécialisée et je les y envoie. La fiche de données de sécurité contient des informations importantes sur la signalisation, les dangers, la manipulation, l’entreposage, le transport, l’élimination et les conditions de travail sécurisées d’un(e) certain(e) substance/mélange chimique. Vous trouverez de plus amples informations ici.»

 

Beri: «Est-il déjà arrivé que des marchandises dangereuses aient été transportées sans que nous le sachions?»

Rolf: «Les marchandises dangereuses dites cachées ou les marchandises dangereuses que nous ne sommes pas autorisés à transporter constituent un gros problème dans l’expédition de colis qui se reproduit malheureusement toujours. Les personnes sont ici exposées, le plus souvent inconsciemment, mais aussi parfois consciemment, à un risque de blessure grave en omettant de signaliser les colis par ignorance ou afin de réduire les coûts, ou tout simplement lorsqu’il n’est pas clarifié si l’expédition en tant que colis est autorisée. Ces éclaircissements incombent à l’expéditeur et le non-respect de ces obligations peut entraîner des amendes élevées.»

 

Beri: «Veux-tu rajouter quelque chose?»

Rolf: «La thématique des marchandises dangereuses est très complexe. Je trouve qu’il est important que le droit des marchandises dangereuses s’applique non seulement au travail, mais aussi aux particuliers. Mais rares sont ceux qui en tiennent compte. Le transport des achats privés vers son domicile, par ex. des nettoyants de canalisations caustiques et des désinfectants, ne pose en général pas de problème. Cela devient problématique si, par ex. un gros baril rempli de gasoil doit être transporté pour le fonctionnement d’un générateur d’urgence pendant la fête de football de l’équipe junior ou plusieurs bouteilles de propane pour le grill ou lorsqu’on veut voyager avec plusieurs appareils à batterie comme des vélos électriques. Il existe toutefois des sources sur Internet qui fournissent des informations détaillées à ce sujet.»

 

Merci Rolf!